ECTHYMA CONTAGIEUX

ECTHYMA CONTAGIEUX

    Maladie infectieuse cutanée affectant les petits ruminants (moutons et chèvres) et accidentellement l'homme «ORF » : c'est une Zoonose mineure.

ÉTIOLOGIE ET PATHOGÉNIE:
    Cette affection est répandue dans le monde entier et
existe depuis l'Antiquité. Ce n'est généralement pas une
maladie grave. Cependant, elle peut occasionner des
pertes sévères dans des conditions d'élevages
défavorables, lors de stress ou d'autres maladies intercurrentes
de l'élevage, bactériennes (pasteurellose),
virales (Border Disease - Visna Maedi) ou parasitaires
(strongyloses)...
    Ce sont les jeunes qui paient le plus lourd tribut à la
maladie, car la douleur occasionnée par les lésions
buccales les empêche de s'alimenter. Il n'est pas rare de
voir près de 100 % des agneaux atteints dans un même
lot, avec un taux de mortalité important par complications.
A cela s'ajoutent des pertes économiques dues à la
souffrance des animaux
- agneaux : retards de croissance,
- adultes en lactation : mammites sévères pouvant entraîner
des réformes, voire la mort, amaigrissement,
- absence de présentation des animaux à un concours.
Particularités du virus
   Elle est due à un virus de la famille «POXVIRIDAE»,
genre PARAPOXVIRUS.
   C'est un virus très résistant dans le milieu extérieur assurant
la pérennité de l'infection. Il est protégé par les
croûtes et persiste dans les sols (pâtures infectées, litières)
plusieurs années et plusieurs mois sur les animaux
malades au niveau des cicatrices et des lésions anciennes
chez les animaux porteurs chroniques.

ÉPIDÉMIOLOGIE:
   La maladie réapparaît régulièrement dans les troupeaux,
petit à petit un équilibre s'établit entre le troupeau et le
virus ; la maladie perd de sa virulence. Toute rupture de
cet équilibre précaire déclenche à nouveau la maladie.
Les facteurs favorisant la maladie sont :
Les contacts du troupeau avec des animaux étrangers.
Il faut se méfier des animaux nouvellement introduits qui
peuvent être porteurs de souches de virus différentes de
celles de l'élevage. Toujours pratiquer une quarantaine.
La persistance du virus d'un agnelage à l'autre :
Les réservoirs de virus sont
- les animaux mal guéris,
- le sol notamment les pâturages et la bergerie,
- la présence de végétaux ligneux (chaumes, paille)
contaminés.
Au sein d'un même troupeau :
- la trop grande densité de brebis dans le parc d'agnelage
avec la présence du couple mère-agneau.
- les agneaux voleurs, - les mouches,
- l'état de la litière : absence d'épandage régulier de
désinfectant (superphosphates).
- la sensibilité des animaux
- la Border Disease (maladie immuno dépressive),
- les rations alimentaires déficientes et les carences
nutritionnelles,
- les bergeries insuffisamment éclairées,
- les agneaux en allaitement artificiel.

CLINIQUE: 
     3 formes principales :
1) La forme classique
    à prédominance labiale Fréquente, l'incubation est de 6 à 8 jours.
Au bout des lèvres apparaissent des papules qui gonflent
pour donner des vésicules qui souvent, par complication
septique, se transforment en pustules. Les vésicules ou
les pustules finissent par se rompre et par se dessécher
pour donner des croûtes noirâtres.
Chez les agneaux surtout, les croûtes peuvent
envahir tout le pourtour de la bouche, s'étendre vers
les ailes du nez et couvrir entièrement les lèvres et
les gencives.
Si l'évolution est normale, elles sèchent en une quinzaine
de jours et laissent des cicatrices surtout s'il y
a une surinfection bactérienne. On trouve d'autres
localisations :
- mammaires chez la brebis, podales, anales et vulvaires.
2) La forme buccale:
   Bien que l'on puisse voir quelques papulopustules
sur les lèvres, les lésions siègent dans la cavité
buccale. On les observe principalement sur le
bourrelet gingival et la langue. Ce sont des papules
de 1 cm de diamètre qui s'érodent en leur centre
puis un ulcère s'installe en quelques jours : son fond
est rempli de débris nécrotiques et devient
bourgeonnant. Un liseré inflammatoire est souvent
visible à la périphérie de la lésion.
Il y a très vite complications de :
- Nécrobacillose (haleine fétide), ulcères profonds.
- Muguet (enduit blanchâtre).
Dans ces cas-là :
- sans soins, ces formes compliquées évoluent souvent
vers la mort.
3) La forme papillomateuse:
    Elle est exceptionnelle, véritable tumeur en « choufleur
» apparaissant en différents endroits du corps,
sur la tête, les oreilles et les pattes, au pli de l'anus,
déformant de façon importante l'aspect de l'animal.

LE DIAGNOSTIC:
CLINIQUE:
il est basé sur l'aspect croûteux ou pustulo-croûteux
ou ulcératif des lésions et leur localisation, la grande
contagiosité, l'évolution en 15 à 20 jours.
DIFFÉRENTIEL:
- la clavelée qui n'existe pas en France avec des lésions
caractéristiques en « tête de clou » et une
température de 40-41° C + signes pulmonaires et
gastro-intestinaux (inflammation hémorragique)
[Cf. dossier MRC];
- la dermatite ulcéreuse il n'existe jamais de lésions
buccales ;
- la fièvre aphteuse : avec une boiterie discrète et
mortinatalité chez les agneaux + avortements. C'est
une affection multi espèces.  
- la staphylococcie cutanée : avec une localisation
mammaire ; les pustules croûteuses sont plus
compactes mais jamais présentes autour des lèvres
ni dans la bouche.
- la nécrobacillose : (ulcères profonds, mauvais état
général). 
- La Fièvre catarrhale ovine (FCO)
• LABORATOIRE:
- croûtes à sec (microscopie électronique) envoi à
l’ANSES Maisons Alfort ou Sofia Antipolis (06) ;
- biopsie cutanée : (éventuellement) ;
La moitié du prélèvement est conservé dans du
formol à 10 % (histologie) et l'autre moitié dans un
fixateur pour microscopie électronique
(glutaraldéhyde tamponné au cacodylate de Na).

TRAITEMENT:
• GÉNÉRAL:
- Antibiothérapie : contre les complications antibiotiques
à large spectre tels que : Péniciline-Streptomy
cine, etc.
- Homéopathie : Rhus Toxicodendron) 5 CH
Mercurius solubilis) 5 CH
3 ml matin et soir en injectable ou
buvable pendant 5 à 6 jours.
• LOCAL:
- Bombes cicatrisantes (attention délai d'attente lait),
-Taxus Baccata (T.M.),
- Glycérine iodée au 1/4,
- Acide Trichloracétique,
- Cothyvet® (cothylène),
- Cicatrisol 898 ® (calendula T.M., Echinacea T.M.,
Bédéguar T.M.)
- Vaccination en SC (AMM): Echtybel ® 1 ml
- Vaccination en ID : Du fait du tropisme cutané du
virus, la voie intra-dermique se révèle plus efficace.
􀃎 Echtybel ® 0,2 ml, du vaccin concentré 5 fois (5
fois moins de solvant, mais dose vaccinale
identique) par animal, au début de la maladie, la
guérison se fait en 5 jours au lieu de 15 jours si c'est
efficace, mais ce n'est pas constant. 
NB : Du fait de la modification de la voie d'administration, c'est
une prescription hors AMM. Les délais d'attente forfaitaires
doivent s'appliquer (7j. lait et 28 j. viande)

PROPHYLAXIE:
1) Médicale:
- la forme papillomateuse et la forme buccale stricte
sont dues à des virus différents.
- à l'intérieur de chaque forme il y a des variations de
souches,
- l'immunité engendrée est faible courte durée (1
mois 1/2 - 2 mois), essentiellement de type
cellulaire. Il n'y a pas de transmission colostrale.
Cela explique les échecs de vaccination sur le
terrain.
A l'aide d'une seringue automatique à tuberculine,
ou seringue à insuline avec le vaccin Ecthybel (ND)
en I.D. 0,2 ml de vaccin concentré 5 fois au pli
caudal. (Hors AMM).
• Chez les mères en gestation (2 à 3 semaines avant
la mise bas).
• Chez les agneaux le plus rapidement possible
après la naissance, mais surtout dès qu'un cas
apparaît dans un lot et sur tout le lot.
• Au tarissement chez la brebis.
• Penser à faire des rappels tous les mois 1/2 à 2
mois en période de risque.
Homéopathie citée plus haut, 2 injections à 8 jours
d'intervalle en dilution à 7 CH. ou dans de l'eau de
boisson.
2) Sanitaire: 
Désinfection annuelle de la bergerie,
Désinfection de la litière (épandage de superphosphates),
Éliminer de la ration les végétaux piquants.


Ecthyma Papillomateux
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Ecthyma langue de mouton





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